Note

Même si je semble m'adresse à un entrepreneur seul, cet article peut complètement s'adapter à une entreprise ou à une société.

En créant une identité graphique, certaines personnes cherchent avant tout à se donner confiance en eux-mêmes. Et c’est vrai qu’avoir une belle carte de visite à donner, c’est cool et avoir un beau site web peut rassurer des clients.

Mais j’espère ne pas vous décevoir en vous disant qu’avoir une identité graphique ou un site ultra-design ne fera pas de vous un professionnel plus qualifié.

Une identité graphique est un outil au service de votre discours commercial et donc à vouer à clarifier votre communication.

En gros : la forme est au service du fond (et de vos compétences). Pas l'inverse.

Dans cet article, je parle d'activité professionnelle à but lucratif et d'investissement dans ce cadre-là.

C'est important, car oui, on ne va pas se le cacher, passer par un.e pro veut dire investissement financier. Et ça sera plus cher que faire faire le job par votre petit cousin.

Les prix peuvent être très variables selon la complexité de la demande, mais si vous ne mangez déjà que des pâtes sans beurre, ça vous demandera dans tous les cas un effort (même avec un prix bradé).

Évidemment, si la problématique du budget ne se pose pas, c'est plus simple, mais dans tous les cas, autant s'investir soi-même et financièrement au bon moment.

Et la magie commence déjà par des questions, simples et pragmatiques :

Est-ce que je veux créer une identité visuelle ou un site web pour le développement de mon activité ?

Est-ce que la création d’une identité graphique ou d’un site web fera une vraie différence au stade où j’en suis dans mon activité ?

Est-ce que je compte gagner de l’argent avec mon projet ?

Combien d'argent, je veux mettre dedans ? Et est-ce que les prestations possibles avec ce budget sont satisfaisantes pour moi ?

Est-ce que mettre 1500 / 2000 / 5000€ dans cette identité graphique, ou dans ce site web, sera rentable pour moi (un peu, beaucoup, jamais) ? Sur du court ou du long terme ?

Passer par un.e graphiste...

Est-ce que ça vaut le coup ?

Non

  • Si, vous avez répondu non à, au moins, deux/trois des questions précédentes.
    Posez-vous et demandez-vous pourquoi vous voulez passer par un.e graphiste pour ce projet : êtes-vous prêt à de mettre de l'argent là-dedans pour un projet non lucratif et/ou très jeune ? Est-ce l'investissement prioritaire ? Est-ce pour répondre à un vrai besoin ou pour combler une sensation de manque de professionnalisme (ou par envie) ?

    Vous n'êtes pas sûr ? Ça tombe bien, mon article est là justement pour vous aider à savoir où vous en êtes.
  • Si vous vivez déjà correctement de votre activité, que votre communication fonctionne et vous représente comme vous le voulez, qu'elle répond déjà parfaitement aux besoins de votre clientèle et que personne ne vous demande rien par rapport à ça. Alors dépenser de l'argent dans une nouvelle communication peut, à priori, être superflu. À moins que vous ayez le budget et que ça vous fasse plaisir, ce qui est bien aussi. Mais les enjeux ne seront juste pas les mêmes que si c'est fait par nécessité.

Sinon c'est un grand oui :)

Mais, pour que ça donne des chocapics, ça se prépare !

Les avantages d'un.e pro

Je vais quand même commencer par dire pourquoi passer par un.e graphiste est une vraie aide.

Parce qu'il y a ceux qui perçoivent les bénéfices sans difficulté.

Et d'autres qui ont du mal à réellement évaluer les avantages que ça leur apportera (notamment ceux qui aiment faire les choses seuls et/ou qu'ils se sentent capables de tout faire eux-mêmes).

Quels que soient vos propres qualités et capacités en design, un.e professionnel.le vous apportera toujours :

Un autre regard et un recul, plus objectifs, sur votre projet

Des conseils, des solutions, des contacts, une expertise

Un cadre de travail

Et surtout, un gain de temps !

Parce que travaillé pour soi-même, c'est le meilleur moyen de se perdre dans les détails et procrastiner les choses importantes. C'est revenir 15 000 fois sur telle ou telle décision. Alors que si on paie quelqu'un pour le faire, croyez-moi, on est bien plus efficaces dans ses choix.

À un moment donné, le travail doit avancer, s'arrêter ou évoluer. Pour certaines personnes, ne pas être en totale autonomie peut sembler être un frein, mais en réalité, c'est le meilleur moyen d'aller de l'avant. C'est lutter contre son perfectionnisme, tout en ayant un résultat plus professionnel.

La première chose à faire avant de chercher sa.son graphiste

Il faut savoir (un minimum) où on va ! C'est ce que j'appelle : se positionner.

Un positionnement, ce n’est pas juste votre spécialité, votre produit/service ou votre cible.

C’est savoir définir votre vision et l'aspect global de votre travail.

Quelles sont vos forces, vos faiblesses, vos offres, vos cibles/publics ? Comment aimez-vous travailler ? Quels sont vos outils de travail ? Qu’est-ce qui vous rend unique et crée votre valeur ?

Être bien positionner, c’est être aligné avec soi-même et/ou avoir une entreprise cohérente avec elle-même.

Note

Et pour ceux qui n’auraient pas eu toutes ces réflexions avant de se lancer, il est toujours temps !

Personnellement, j’ai été bien plus apte à me poser les bonnes questions après un ou deux ans d’activité et d’expériences. Clairement, je ne suis pas un modèle, mais j’ai fait ça à ma façon et, maintenant, c’est un questionnement qui me passionne (et dont je mesure la nécessité !).

Se positionner

L'intérêt

Pourquoi est-ce si important ?

On peut rapprocher un positionnement d’un business plan. Et c’est vrai, ce n’est pas si éloigné.

Mais, pour moi, se positionner vient beaucoup plus du cœur et englobe des notions plus sensibles et puissantes. Un business plan sera plus stratégique. Attention, ces définitions et cette comparaison n'engagent que moi.

Les deux sont très complémentaires et n’apportent pas les mêmes réponses.

En tout cas, faire le choix d’un positionnement, plutôt qu’un autre, a plusieurs conséquences :

On a un discours singulier et spécifique

On crée notre valeur par rapport aux concurrents et au reste du monde, car on est unique

On peut se vendre à prix juste, par rapport à notre vraie valeur

On travaille avec les outils qui nous correspondent et qui nous rendent meilleurs

On crée une communication qui a un axe différenciant, parce que spécifique à nous

On attire le public que l’on souhaite

Les choix sont plus simples à faire, parce qu’on a un socle sur lequel s’appuyer

On sait mieux où l’on va

Mais du coup :

Il faut prendre le temps de la réflexion et faire des choix

On attire moins « tout le monde »

On peut avoir peur d'être moins accessible

Il se peut que l’on doive renoncer à certaines options (trop incohérentes avec notre projet)

Se concentrer sur la forme peut être une excuse à la procrastination pour le fond. On fait et refait ses visuels et ses outils plutôt que travailler son discours, apprendre à connaître son public et comment s’adresser à lui correctement.

Sauf pour de rares projets, le graphisme doit venir sublimer votre discours, vos produits ou vos services, et non en être le socle.

Un beau graphisme, sans la réflexion derrière, c'est une (belle) coquille vide.

C’est aussi en sachant mieux où vous voulez aller que vous pourrez choisir le.a professionnel.le adapté.e (tant pour son style esthétique que pour ses capacités techniques et humaines).

Personne n’est omniscient et il.elle aura besoin que vous puissiez bien lui transmettre les aspects importants de votre projet pour créer des univers cohérents et pertinents.

Sans ça, au mieux, vous serez content d’avoir un truc qui fait pro, mais, peut-être, à côté de la plaque. Au pire, vous serez déçu : la relation avec le.a graphiste ne sera pas super et vous voudrez déjà changer de design 3 mois après (avec la sensation d’avoir gaspillé votre argent et votre temps).

Prendre son temps

Est-ce que c'est une étape qui prend du temps ?

Ça dépend des gens ! Ça dépend des projets et des besoins, de votre implication, de votre statut (à votre compte ou salarié), de l'étape à laquelle est votre projet, etc.

Ça peut être rapide, surtout si vous êtes sûre de vous ou que vous faites juste une refonte. Un petit check up, que tout aille bien dans la bonne direction, et c'est partie !

Mais, par exemple, si vous êtes comme moi, je ne vais pas vous le cacher : ça peut être aussi long et chiant que passionnant ! Oui oui, aussi vulgairement que ça !

Il est aussi très très important de noter qu’un projet, et donc son positionnement, évolue toujours !

Rien n’est jamais gravé dans le marbre !

Mais, il faut des fondations de départ suffisamment profond et stable, pour ne pas revenir sans cesse en arrière sans vraie raison.

Ensuite, on fait des tests, on affine, on enlève, on rajoute, etc.

On évolue, ça évolue.

La vie, quoi.

Mon histoire

Je suis quelqu'un qui aime pleins de choses variés. Réussir à me définir… c’est l’enfer.

Je suis graphiste et je crée des sites web. Pourtant j’ai mis 1 an et demi avant d'avoir et de mettre en ligne mon propre site web et mon logo (dont je n'étais même pas vraiment convaincu). Autant vous dire que mon syndrome de l'imposteur était à son apogée.

Je tiens à faire remarquer que durant cette période-là, j'ai quand même vendu des prestations. Ok, ce n'était pas Byzance, mais ça prouve bien que ne pas avoir de logo ou de site ne doit pas être une excuse pour ne pas se vendre.

Puis j’ai compris que ma communication, ni même mon travail, n'avaient pas besoin de me représenter à 100%. Ce fut, je pense, ma plus grosse prise de conscience. Elle semble tombée sous le sens, mais parfois, on met tellement de soi dans son activité, qu'on oublie que ce n'est qu'une partie de nous.

C'est en décidant de me recentrer sur certaines valeurs, certains processus et/ou des offres plus construites, que j'ai commencé à construire un discours plus compréhensible et proche de ce que je suis capable de faire de mieux. Je me forme de manière plus logique et j'augmente ma valeur.

Ça n'a pas supprimé mes autres facettes. Elles restent là et peuvent être exploitées à tout moment si l'occasion se présente. Elles sont juste moins mises en avant dans ce cadre-là.

Bon, après, encore faut-il réussir à choisir et bien développer sa vision, trouver les bons mots et bien les transmettre. Mais réussir à trouver et approfondir un axe, c'est déjà un pas de géant !

Construire son positionnement

1 - Se poser les bonnes questions

Voici les réflexions qui me semblent les plus importantes pour trouver sa piste et pouvoir transmettre au mieux son projet à son.sa graphiste.

Évidemment, cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle donne quelques points de départ qui me paraissent Voici les réflexions qui me semblent les plus importantes pour trouver sa piste et pouvoir transmettre au mieux son projet à son.sa graphiste.

Évidemment, cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle donne quelques points de départ qui me paraissent primordiaux.

Qui suis-je ? (Ou que représente mon entreprise ?)

Qu’est-ce que je veux ? Le but principal de mon projet ?

Quels sont mes objectifs ?

Quelles sont mes forces ? Mes faiblesses ?

Quelles sont mes valeurs ?

Qu’est-ce que je souhaite transmettre comme énergie, valeurs et émotions ?

Qu’est-ce que ce que je propose ? En termes d’offres ou de services ?

Quelles sont mes promesses vis-à-vis de mon public ?

À quels besoins je réponds ?

Qu’est-ce que j’imagine, dans l’idéal, comme évolution pour ma marque et son identité ? Vers où je veux aller ?

Comment est-ce que j’aime travailler ?

Dans quelle partie de mon travail suis-je le.a meilleur.e ?

Qu'est-ce qui me prend le plus d'énergie dans mon travail ?

Quel est mon cadre, quelles sont mes limites ?

Avec quels outils et réseaux j’aimerais travailler ? (ou pas)

Où est-ce que je me situe parmi mes concurrents ? (et qui sont-ils ?)

Qu’est-ce que j’aime chez eux et ce que je n’aime pas ? Et pourquoi ?

Qu’est-ce qui me rend unique ?

À qui est-ce que je m’adresse ? Ma cible, mon public ?

Ou : qui est-ce que j’aimerais cibler ?

Quels sont leurs besoins ?

Quelles sont leurs envies ?

Quelles sont leurs problématiques ?

Que recherchent-ils ?

Quels sont leurs langages, leurs jargons, leurs expressions, pour parler de mon métier ?

Quels outils et réseaux utilisent-ils ?

Quels types d’univers graphiques j'aime ? Qu’est-ce que je n’aime pas ? Et pourquoi ? Trouvez des exemples. Est-ce pertinent vis-à-vis de ma cible ?

Quels types d’éléments graphiques j'aime ? (typographies, imageries, colorimétries, etc.) ? Qu’est-ce que je n’aime pas ? Et pourquoi ? Trouvez des exemples. Est-ce pertinent vis-à-vis de ma cible ?

De quels outils j’ai besoin ? Est-ce vraiment utile ? Est-ce que ça correspond à ma façon de travailler ? Est-ce pertinent vis-à-vis de ma cible ?

2 – Se faire aider

Il y a pleins de coaches et des professionnels de la stratégie de communication/de marketing qui pourront vous aider. Ça peut être en ligne ou en physique. Pour faire votre choix, il faut que sa manière de voir les choses résonne en vous. Que vous ayez envie de réfléchir comme il vous propose de le faire. Que ça corresponde à votre personnalité. Si vous êtes déjà assez avancé dans votre réflexion, et qu’il vous manque juste un petit accompagnement pour faire éclore votre discours, ça peut aussi aller vite.

Ça vaut le coup de vous demander si cet investissement-là ne mérite pas d’être votre dépense prioritaire.

J’ai d'ailleurs deux partenaires privilégiées faites pour ça : Laure et Mélanie.

Par contre, attention aux coachings miracles. Si vous vous sentez perdue, méfiez-vous d'un programme qui vous promet un alignement complet de tous vos chakras et de tripler vos revenus en 2 semaines. Mon petit doigt me dit que ça ne vous veut pas forcément du bien.

3 - Le bon moment

Et donc ! Quand est-ce que je sais que je suis prêt.e ?

Lorsque vous vous sentez expérimenté : vous avez déjà eu quelques clients ou suffisamment de gens (vraiment) intéressés.

Lorsque vous ressentez que votre activité atteint un certain stade : vous savez parfaitement, ou à peu près, quoi transmettre et/ou quelle direction vous voulez prendre. Et que vous êtes prêt à mettre le budget qu'il faut pour que ce soit fait comme vous le voulez.

C’est à ce moment-là que créé son identité visuelle avec un.e professionnel.le prend tout son sens !

Se lancer !

Une absence d’identité visuelle ne doit pas être un frein.

Cet article n'est pas là pour vous décourager !

Ne tombez pas dans le piège d’avoir le discours et l’alignement parfait pour vous lancer. Si on attend la perfection et une vision limpide dès le début, on ne fait rien.

Parfois, il faut commencer par faire soi-même une charte graphique simple et/ou par créer un site très basique, mais qui fera le job (voir mon livre blanc sur comment faire son site en autodidacte). D'ailleurs, c'est un super exercice pour vous poser la question de ce que vous voulez y mettre et de comment vous présenter.

Ne cherchez pas la complexité pour votre communication. Servez-vous des modèles préconçus proposés par les outils web (comme Canva) ou certains imprimeurs. Servez-vous des réseaux sociaux, allez à des soirées prospections, construisez votre discours et votre vision en discutant avec les gens.

Et une fois que vous aurez vos fondations, vous pourrez investir dans une super identité visuelle sur-mesure qui sublimera vraiment votre message.

Des questions ? Des remarques ?

N'hésitez pas à m'écrire !

cecile@quifaitmouche.com